Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

L’avocat de Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes de guerre, a parlé aujourd’hui aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) de l’exhumation du corps d’un centrafricain, qui aurait été abattu par des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).

Selon l’avocat, le corps avait été exhumé par des agents du Bureau du Procureur (BdP) de la CPI. Une sœur de l’homme dont le corps aurait été exhumé a déposé cette semaine et c’est lors de son contre-interrogatoire que l’avocat de la défense Nick Kaufman a fait référence à cette exhumation.

Le témoin, qui bénéficiait d’un pseudonyme ainsi que d’une déformation numérique du visage et de la voix pour protéger son identité, a indiqué que des soldats du MLC l’avaient violé puis avaient abattu son frère en novembre 2002. Toutefois, la défense a contesté son récit sur la manière dont son frère avait été tué et a même suggéré que les meurtriers n’étaient pas des membres du MLC, le groupe que M. Bemba a dirigé.

Dans sa déclaration précédente, le ‘‘témoin 87’’ avait indiqué que le corps de son frère présentait des blessures par balle sur la poitrine et le dos. Aujourd’hui, devant la barre, le témoin s’est vu remettre un schéma du corps humain pour indiquer l’emplacement exact des blessures. Elle a répondu qu’elle ne pouvait se souvenir avec exactitude des endroits où se trouvaient les blessures.

M. Kaufman a ensuite déclaré : « Vous savez que des fonctionnaires du BdP ou [ceux qui agissent en leur nom] sont venus chez vous pour exhumer votre frère ».

Le témoin a répondu : « Oui, je sais que certaines personnes sont venues exhumer le corps de mon frère ». Elle a également confirmé que les représentants du Bdp ont effectué des prélèvements de salive sur elle-même et sur d’autres membres de sa famille pour réaliser des tests d’ADN. Un interrogatoire sur l’exhumation a ensuite été mené à huis clos.

Le Statut de Rome, document qui a fondé la CPI, donne l’obligation aux États membres de coopérer aux enquêtes et poursuites judiciaires de la Cour dans le domaine, entre autres, de « l’examen de lieux ou de sites, y compris l’exhumation et l’examen des tombes ».

Les audiences reprendront lundi 17 janvier avec la déposition du cinquième témoin de l’accusation.


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