Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Cette semaine, le chef de l’opposition Jean-Pierre Bemba a eu l’autorisation des juges de quitter le centre de détention de La Haye pour se rendre en Belgique afin d’assister aux obsèques de sa belle-mère.

L’ancien vice-président congolais est revenu à La Haye dans la journée et, depuis mardi, est présent au tribunal devant lequel quatre témoins apportent leur témoignage dans le cadre de son procès pour crimes de guerre.

M. Bemba, dont la famille vit en Belgique, paye tous les frais de son voyage et remboursera également aux gouvernements belge et hollandais tous les frais induits par la gestion de ce déplacement.

En détention à la Cour pénale internationale (CPI) depuis juillet 2008, c’est la seconde fois que les juges permettent à M. Bemba de se rendre en Belgique. La première fois était en juillet 2009, lorsqu’il s’est rendu aux obsèques de son père.

Selon une décision rendue publique le 12 janvier 2011, les juges ont décidé qu’ils autorisaient M. Bemba à se rendre aux obsèques de Mme Efika Lola Saida Josette en Belgique après que l’accusé ait suffisamment démontré le lien familial qui le liait à la défunte.

« La chambre considère que le décès de la belle-mère de M. Bemba constitue une circonstance exceptionnelle qui justifie que la chambre exerce son pouvoir pour des motifs humanitaires », ont déclaré les juges Sylvia Steiner, Joyce Aluoch et Kuniko Ozaki.

Dans sa demande, M. Bemba a indiqué que la défunte l’avait élevé à partir de ses 12 ans à la suite du décès de sa mère biologique. Cependant, bien qu’il ait demandé sa libération à partir du 6 janvier 2011, les juges ne lui ont accordé qu’un voyage pour la matinée du 10 janvier avec un retour à La Haye le jour même.

Certains médias belges ont depuis publié des photos de M. Bemba et de sa famille lors de la cérémonie à Waterloo, en Belgique. M. Bemba est jugé pour les crimes présumés de viol, meurtre et pillage généralisés, commis par ses troupes du Mouvement pour la libération du Congo dans la République centrafricaine voisine, entre 2002 et 2003.

Conformément aux termes de sa courte libération du centre de détention, M. Bemba et tous les membres de son équipe de défense n’ont pas été autorisés à avoir des contacts avec le public ou à parler à la presse pour divulguer des informations relatives à sa présence sur le territoire belge, que ce soit avant ou pendant son séjour dans ce pays.

Par ailleurs, les juges ont décidé que M. Bemba ne serait autorisé à communiquer avec personne, « à l’exception des membres de sa famille proche ou des personnes affectées à sa protection ». Les juges ont ordonné que M. Bemba ne pourrait se rendre qu’au domicile de sa femme et, si la dépouille de sa belle-mère ne s’y trouvait pas, dans le lieu où cette dernière était conservée et qu’il pourrait assister aux obsèques célébrées à l’église Saint-Paul de Waterloo.

Les procureurs se sont opposés à la demande de M. Bemba de voyager en Belgique, arguant que le risque de fuite était élevé. Ils ont également soutenu que puisque le procès avait commencé, M. Bemba pourrait identifier directement les témoins de l’accusation. Les juges ont fait remarquer dans leur décision que les représentants légaux des victimes n’avaient déposé aucune réponse à la demande de la défense.

M. Bemba avait récemment accentué ses demandes de libération du centre de détention de la CPI, du moins pour les périodes de vacances judiciaires de la Cour. Il a également sollicité un régime de détention plus souple, consistant à être placé dans une résidence protégée aux Pays-Bas, où il pourrait loger avec sa femme, ses cinq enfants et sa grand-mère paternelle, à ses frais exclusifs. Les juges ont rejeté ces demandes.


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