Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un témoin a nié qu’un ministre de l’actuel gouvernement de la République centrafricaine (RCA) ait dit aux témoins ce qu’ils devaient déclarer lorsqu’ils se présenteraient à la barre lors du procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba.

Le témoin a également nié que le personnel du Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) lui ait dit que c’était les troupes de M. Bemba qui étaient responsables de la violence et des exactions survenues à Bangui, la capitale centrafricaine, en 2002 et 2003.

Témoignant pour le troisième jour, le ‘‘témoin 82’’ a affirmé avoir rencontré à plusieurs reprises Bernadette Sayo, fondatrice d’une organisation non gouvernementale aidant les victimes de viol, et qui est actuellement ministre du gouvernement du président centrafricain François Bozizé. Le témoin toutefois a déclaré que bien que Mme Sayo l’ait encouragé ainsi que les autres victimes à témoigner devant la CPI, elle ne leur avait jamais indiqué la teneur de leur déclaration.

La défense de M. Bemba a interrogé plusieurs témoins sur leurs accords avec l’OCODEFAD (Organisation pour la compassion et le développement des familles en détresse), l’organisation créée par Mme Sayo.

Aujourd’hui, après que le témoin ait déclaré avoir assisté à plusieurs réunions à l’OCODEFAD qui avaient débouché sur son témoignage au procès, l’avocat de la défense Aime Kilolo-Musamba lui a demandé si Mme Sayo l’avait récemment contacté par téléphone ou par un autre biais. Le témoin a répondu qu’elle ne pouvait se rappeler la date à laquelle elle avait rencontré pour la dernière fois la fondatrice de l’OCODEFAD, mais elle a continué de nier que Mme Sayo ait soufflé aux victimes de viols ce qu’elles devaient dire dans leur témoignage.

« Elle ne m’a rien dit de négatif. Elle ne m’a donné que des conseils, aussi je ne peux raconter de mensonges », a indiqué le ‘‘témoin 82’’. Interrogée pour savoir quels étaient ces conseils, elle a répondu, « Elle nous a conseillé que, étant donné les actes de violence commis par les Banyamulenge [soldats congolais]… elle nous a dit de venir la rejoindre et qu’elle prendrait soin de nous et c’est pourquoi je suis devant vous pour raconter ces évènements ».

« A-t-elle dit que c’était les Banyamulenge qui avaient commis tous ces actes de violence à Bangui ? », a demandé M. Kilolo-Musamba.

« Elle n’a pu me dire cela », a répondu le témoin, ajoutant que, en tant que victime d’actes de violence, elle savait que leurs auteurs étaient des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC). Elle a ajouté que Mme Sayo était elle-même une victime des soldats du MLC car ces derniers avaient tué son mari. Le témoin a déclaré que Mme Sayo avait créé l’OCODEFAD pour permettre aux victimes de raconter à la CPI ce qui leur était arrivé.

Interrogé pour savoir si Mme Sayo lui avait dit qu’elle pourrait recevoir des indemnisations pour témoigner au procès de M. Bemba, le témoin a répondu, « Elle ne nous a pas parlé d’indemnisation. Nous sommes venus ici pour parler de ce que nous avons vécu. Nous ne sommes pas ici pour demander une quelconque indemnisation ».

Selon le témoin, l’OCODEFAD a donné aux victimes de viol de la nourriture et, occasionnellement, de l’argent. La plupart de cette aide provenait du gouvernement centrafricain.

M. Kilolo-Musamba a demandé au témoin si elle pouvait apporter des preuves qui ne soient pas favorables au gouvernement de M. Bozizé étant donné qu’il avait soutenu les victimes par le biais de l’OCODEFAD. « Savez-vous si le gouvernement de M. Bozizé a connaissance du témoignage que vous apportez actuellement devant ce tribunal ? », a-t-il demandé.

Le témoin a répliqué, « Je me présente ici pour témoigner en mon nom. Qui pourrait aller raconter au gouvernement ce que je dis ? ».

Elle a ajouté, « M. Bozizé n’a jamais commis d’actes préjudiciables à la population. Il a nourri des gens, payé des salaires régulièrement, aussi je ne peux dire de mensonges à son sujet ».

La défense a soutenu qu’il était possible que les crimes pour lesquels M. Bemba est jugé aient été commis par un des nombreux groupes armés qui étaient présents à Bangui à cette époque, y compris les rebelles de M. Bozizé. De même, la défense a argué du fait que les combattants du MLC à Bangui étaient sous le commandement du président du pays de l’époque, Ange-Félix Patassé, et que c’était M. Patassé, plutôt que M. Bemba, qui devrait être sur le banc des accusés.

Plus tôt dans la semaine, le ‘‘témoin 82’’ avait déclaré à la barre que deux soldats du MLC l’avaient violée alors qu’elle avait 12 ans. Elle avait indiqué que les soldats congolais avaient également violé ses sœurs et sa grand-mère, et avaient battu son frère à mort.

Le procès se poursuivra mardi 8 février avec le témoignage d’un nouveau témoin.

1 Commentaire
  1. tous des menteurs a la solde de bozize pour couler bemba .ils racontent des choses qu’on leurs a appris . la cpi est tombé trop bas avec cette simulacre de proces tout cela par la megalomanie d’une personne maintenant ce plus facile de comparer moreno o’campo a antonio banderas dans desperado comme lui tout deux ressemblent a des fous, des drogues juste pour assouvir sa soif d’etre un super-procureur mais mal pour lui car il se ridiculisent chaque jour davantage .que le conseil de securité prennent ses responsabilités en dechargeant ce corrompu d’argentin.


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