Aujourd’hui, le procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale (CPI) s’est arrêté puisque le témoin qui se présentait à la barre est tombé malade. Le témoin n’a déposé que brièvement dans la matinée avant que l’audience ne soit repoussée. Il était prévu que l’audience se tienne toute la journée.
Au début de la journée, le ‘‘témoin 119’’ s’est plaint d’avoir été souffrant tout le weekend. Elle a ajouté, toutefois, qu’elle avait vu un médecin, qu’elle se sentait un peu mieux et qu’elle pouvait poursuivre son témoignage.
Lors de sa première comparution, vendredi, ce témoin avait décrit les brutalités commises par les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) sur les civils en République centrafricaine (RCA) en mars 2003. Elle avait raconté le viol collectif de deux jeunes filles ainsi que le stockage par les troupes du MLC des biens provenant des pillages.
Aujourd’hui, le témoin a apporté l’essentiel de son témoignage à huis clos. En séance publique, le ‘‘témoin 119’’ a apporté plus de détails sur la manière dont les soldats du MLC avaient stockés les biens volés au marché Boy-Rabé. Elle a indiqué que les soldats transportaient des “articles de grande valeur” vers la République démocratique du Congo (RDC) en traversant la rivière Oubangui. Le reste des biens pillés était abandonné sur la berge.
M. Bemba, un citoyen congolais, est jugé devant la CPI depuis novembre dernier bien qu’il soit détenu à La Haye depuis juillet 2008. Il est poursuivi pour manquement à contenir ses troupes qui ont commis en masse des viols, des meurtres et des pillages en RCA dans les années 2002 et 2003. Bien que M. Bemba ait reconnu que les troupes du MLC s’étaient rendues à cette période dans le pays voisin, la RCA, pour aider le président de l’époque Ange-Félix Patassé à écarter une tentative de coup d’état, il a nié toutes les charges retenues à son encontre. Il a affirmé que, une fois que ses troupes avaient pénétré en RCA, elles n’étaient plus sous son contrôle.
Avant d’ajourner la séance pour une pause en milieu de matinée, le juge président Sylvia Steiner a annoncé que le ‘‘témoin 119’’ ne se sentait pas bien et que des consultations avec l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) devraient déterminer si ce témoin était en mesure de poursuivre sa déposition. L’audience n’a pas repris et on ignore quand le ‘‘témoin 119’’ réapparaîtra.