Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, la défense de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba a axé le contre-interrogatoire du procureur de la République de la RCA sur les déclarations faites par un ancien général des forces armées du pays lors d’une enquête judiciaire. Cette enquête, conduite par le témoin, visait à identifier les auteurs des crimes commis sur les civils, principalement dans la capitale du pays Bangui, pendant le conflit de 2002-2003.

Firmin Feindiro, le procureur général centrafricain, qui poursuivait son témoignage commencé il y a une semaine, a donné aujourd’hui la majeure partie de sa déposition à huis clos, en nette rupture avec la semaine dernière durant laquelle il avait témoigné pendant quatre jours en séance publique.

La semaine dernière, il avait décrit l’enquête qu’il avait conduite, qu’il a indiqué avoir débutée en août 2003 et qui avait duré ‘‘plusieurs mois’’. Cette enquête, ordonnée par le ministre de la justice de son pays, avait entendu plus de 300 victimes et à peu près le même nombre de témoins des atrocités commises dans les environs de Bangui.

Avant que l’audience d’aujourd’hui ne se poursuive à huis clos, l’avocat de la défense Aime Kilolo-Musamba a présenté au témoin la déclaration d’un général anonyme qui, selon lui, aurait été faite lors de l’enquête centrafricaine visant à identifier les personnes responsables des crimes commis pendant le conflit.

Dans cette déclaration, le général anonyme citait le nom des membres du bureau exécutif du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain [MLPC], le parti politique au pouvoir à l’époque dirigé par le président en exercice Ange-Félix Patassé. Le bureau était composé de personnalités de premier plan appartenant aux unités militaires et de défense. C’était M. Patassé, dont la présidence était menacée par une forte insurrection menée par François Bozizé, son chef d’état-major révoqué, qui avait demandé aux troupes de M. Bemba de venir en RCA pour l’aider à faire échouer une tentative de coup d’état.

M. Feindiro a déclaré que certaines des personnes impliquées, notamment M. Patassé et son premier ministre Martin Ziguélé, n’avaient jamais été interrogées lors de l’enquête puisqu’elles avaient fui le pays. Cependant, d’autres personnes telles que les anciens ministres de l’intérieur et des affaires intérieures de M. Patassé, avaient été interrogées.

M. Kilolo-Musamba a ensuite cherché à savoir si, lors de leur entretien avec M. Feindiro, les enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) s’étaient efforcés de chercher des informations sur ces personnes ou d’établir un contact avec elles.

« Je n’ai été interrogé que sur le président Patassé et des questions visant à établir des informations sur le lieu où ils se trouvaient [les membres du bureau exécutif du MLPC] n’ont pas été posées », a répondu M. Feindiro.

La déclaration du général, dont des extraits ont été lus à l’audience d’aujourd’hui par M. Kilolo-Musamba, a cité le nom des membres d’un ‘‘comité de crise’’ qui avait été mis sur pied, selon lui, par le ministre de défense de la RCA. Le comité, d’après le général, était chargé de « prendre les principales décisions concernant les opérations [militaires] sur le terrain ». Parmi ses membres figuraient le chef d’État major des armées nationales, l’inspecteur général des forces armées, le directeur général de la gendarmerie et le directeur général de la police.

M. Feindiro a réaffirmé que les enquêteurs de la CPI n’avaient pas cherché, par son biais, à établir un contact ou à déterminer le lieu de résidence de ces personnalités clés. Dans sa déclaration aux enquêteurs de Bangui, le général anonyme avait affirmé que les troupes du Mouvement pour la libération du Congo, la milice privée de M. Bemba, étaient à l’origine placées sous le commandement du chef d’état-major général adjoint des armées (FACA) lorsqu’elles avaient pénétré dans Bangui. Ensuite, elles étaient passées sous le commandement du général Ferdinand Bombayake, le chef de l’Unité de sécurité présidentielle (USP).

La déclaration du général avait également cité les officiers militaires centrafricains chargé de du renseignement, de la logistique et des communications au centre de commandement du MLC situé à Bangui. M. Feindiro a indiqué qu’aucun de ces officiers n’avait été interrogé lors de la procédure d’enquête nationale. De même, les enquêteurs de la CPI ne lui avaient demandé aucune information à leur sujet.

Les procureurs accusent M. Bemba, 48 ans, d’être pénalement responsable, en tant que commandant, des meurtres, viols et pillages qui auraient été commis en République centrafricaine par ses troupes du MLC entre 2002 et 2003. M. Bemba, un ressortissant congolais, a reconnu que ses troupes du MLC, qu’il dirigeait, s’étaient rendus dans la RCA voisine pendant cette période. Il a toutefois nié les charges retenues à son encontre soutenant que, une fois que les troupes du MLC avaient quitté le Congo, elles n’étaient plus sous son contrôle mais sous celui de M. Patassé.

La défense poursuivra le contre-interrogatoire de M. Feindiro demain matin.

1 Commentaire
  1. c’est un procureur corrompu. Il fait mal son boulot. on doit le demettre de ses fonctions. tous ces temoins ont reçu de l’argent pour temoigner contre mbemba.


Contact