Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Le procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) a entendu aujourd’hui que des civils centrafricains avaient rejoint la milice de l’accusé lorsqu’elle avait été déployée dans leur pays en 2002.

Témoignant pour la deuxième journée, le ‘‘témoin 110’’ a déclaré à la Cour présidée par le juge Sylvia Steiner que les civils centrafricains qui collaboraient avec les soldats de M. Bemba comprenaient des porteurs, des gardes et des cireurs de chaussures. Le témoin a apporté sa déposition avec des mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage.

Selon le témoin, les cireurs de chaussures avaient quitté la République démocratique du Congo pour République centrafricaine (RCA) et parlaient à la fois des langues congolaises et des langues centrafricaines. Elle a déclaré qu’ils agissaient comme des éclaireurs et qu’ils indiquaient les maisons de « ceux qui avaient de l’argent » aux Banyamulenge pour qu’ils les pillent. Banyamulenge est le terme que les centrafricains utilisent pour désigner les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba.

Pendant les années 2002 et 2003, M. Bemba a envoyé ses troupes congolaises dans le pays voisin pour aider son président à réprimer une rébellion armée. En tant que commandant en chef du MLC, M. Bemba est jugé devant la CPI pour manquement à arrêter ou punir ses troupes qui, lors de leur séjour dans ce pays, auraient tué, violé et pillé.

Hier, le ‘‘témoin 110’’ a affirmé que les soldats du MLC qui étaient arrivés dans son quartier le 30 octobre 2002, avaient volé des biens dans sa maison et dans celle de son voisin. Toutefois, lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba aujourd’hui, le témoin a déclaré que c’était le garde de son voisin qui lui avait dit que les Banyamulenge avaient pillé sa maison.

« Lorsque nous avons fui, il [le garde] faisait partie des gens qui sont restés [sur place]. Lorsque je suis revenue, je suis allée le voir pour savoir ce que mes biens étaient devenus et il m’a expliqué ce qui était arrivé », a indiqué le témoin.

Interrogé par M. Kilolo-Musamba pour savoir quand exactement le garde avait eu cette information, le témoin a répondu, « Après que le président Bozizé ait pris le pouvoir ». François Bozizé, l’actuel président de la RCA, a mené la rébellion de 2002-2003 qui a renversé le régime d’Ange-Félix Patassé en mars 2003.

Entretemps, lors de l’interrogatoire mené par Assingambi Zarambaud, un représentant légal des victimes participant au procès, le ‘‘témoin 110’’ a raconté que les soldats du MLC ne disposaient d’aucun lieu où s’installer lorsqu’ils étaient arrivés dans son quartier. « Ils n’avaient pas de tentes. Ils ont résidé dans des habitations privées », a précisé le témoin.

Elle a ajouté que les troupes étrangères avaient pris des lits, des tapis et des matelas en mousse dans les maisons des civils.

Le témoin a également déclaré que le MLC disposait de provisions alimentaires et que les centrafricains qui « travaillaient pour eux » devaient s’acheter de la nourriture au marché. Les cuisiniers, après avoir préparé les plats, étaient forcés de les goûter avant que les soldats ne les mangent.

La défense poursuivra le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 110’’ lundi 13 juin.

1 Commentaire
  1. il n’y a pas match. que moreno fasse beaucoup d’efforts pour la repetition de ses soi-disants temoins car un jour ils racontent une chose et l’autre jour une autre chose.SVP DEVENONS SERIEUX. O’CAMPO VA REVOIR TA COPIE.


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