À l’issue de son témoignage d’aujourd’hui, le 23ème témoin cité à comparaître par l’accusation dans le procès pour crimes de guerre de Jean-Pierre Bemba a déclaré que bien que l’accusé ait eu des entretiens téléphoniques réguliers avec son commandant dans la ville de Begua, en République centrafricaine (RCA), il ne connaissait pas la teneur de leurs échanges.
Aujourd’hui, le ‘témoin 112’’, qui avait indiqué précédemment lors de sa déposition que l’accusé téléphonait régulièrement à un de ses commandants déployés en RCA, a admis qu’il n’avait passé que de brefs instants de la journée en présence du commandant anonyme.
« J’étais dans le camp. Je n’avais pas accès à la maison », a déclaré le témoin qui se présentait à la barre avec une déformation numérique de la voix et du visage et qui a donné la majeure partie de sa déposition à huis clos.
Selon le témoin, ce commandant entretenait un contact quotidien avec M. Bemba. Il a déclaré que le commandant prenait souvent ses appels téléphoniques dans la véranda de la maison que les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avaient occupée par la force.
Le ‘‘témoin 112’’ a poursuivi en indiquant qu’il ne connaissait pas la teneur des conversations téléphoniques et qu’il avait découvert que c’était M. Bemba qui était à l’autre bout du fil que grâce à une personne désigné devant la Cour par le nom de M. M.
« Saviez-vous à qui il [le commandant] parlait à chaque fois qu’il prenait le téléphone ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes.
« M a déjà affirmé il ya longtemps qu’il [le commandant] parlait à leur chef [du MLC] », a répondu le témoin.
Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) affirment que M. Bemba, un citoyen congolais, est pénalement responsable des meurtres, viols et pillages commis par ses soldats du MLC, qui en 2002 et 2003, étaient présents en RCA pour aider le président de l’époque à combattre une tentative de coup d’état.
Le ‘‘témoin 112’’ s’est présenté à la barre pour la première fois mardi de cette semaine. Le témoin a raconté qu’un groupe de soldats du MLC était arrivé dans la ville centrafricaine de Begua et qu’il avait pénétré dans la maison dans laquelle il travaillait en tant que garde, l’avait agressé, lui avait volé des biens et avait occupé la maison pendant trois mois. Le témoin a indiqué qu’il était resté avec les soldats du MLC pendant 10 jours lors de leur occupation de la maison, prenant en charge les tâches domestiques.
Les audiences reprendront lundi 27 juin.