Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un officier militaire de l’armée de la République centrafricaine (RCA), qui témoignait à charge, a déclaré que le commandant supérieur de Jean-Pierre Bemba dans ce pays avait puni certains soldats qui étaient accusé d’avoir commis des actes d’indiscipline.

Le colonel Thierry Lengbe a indiqué lors du procès qui se tient devant la Cour pénale internationale que pendant qu’il était dans le centre de commandement des opérations contre les insurgés, il avait reçu des rapports sur des actes d’indiscipline commis par certains combattants de M. Bemba. Il avait transmis toutes ces plaintes au général Mustafa Mukiza, qui dirigeait le contingent du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et à l’adjoint du général, le capitaine René Abongo.

Lors d’un épisode de pillage sur un douanier et sa femme, le général Mustafa avait ‘‘fouetté’’ les soldats du MLC impliqués et avait rendu les biens volés, un téléphone mobile, à leurs propriétaires. L’occupation et le pillage de la maison d’un magistrat dénommé Flavien Mbata ont été également signalés au colonel. Le colonel a déclaré que cette plainte n’a jamais été réglée. En juin dernier, M. Mbata avait témoigné au procès Bemba et avait raconté l’occupation forcée de sa maison par des soldats du MLC et les crimes que ces combattants auraient perpétré dans son quartier.

Le colonel Lengbe a témoigné que les soldats de M. Bemba avaient occupé et pillé des maisons de civils. Durant le mois qui s’est écoulé entre l’arrivé des soldats congolais et la fuite du colonel Lengbe en exil au Cameroun, il a indiqué avoir reçu un grand nombre de rapports relatifs à des violences mais aucun cas de viol ne lui avait été signalé.

Le colonel, qui était l’adjoint du chef d’état-major de l’armée à l’époque, avait mis en place le Centre de commande des opérations (CCO) pour coordonner les opérations militaires contre les rebelles.

M. Bemba a soutenu que n’importe lequel des groupes armés qui sévissaient en RCA à l’époque pouvait avoir commis les crimes que les procureurs de la CPI imputent à ses combattants. Il a également affirmé que, une fois que ses troupes avaient pénétré dans le pays voisin, elles n’étaient plus sous son contrôle mais sous celui des autorités centrafricaines. Il a nié les affirmations de l’accusation selon lesquelles il savait que ses soldats perpétraient des viols, des meurtres et des pillages mais avait choisi de ne pas les punir.

Le procès se poursuivra demain matin avec la suite du témoignage du colonel Lengbe.


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