Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Une victime témoignant au procès pour crimes de guerre du chef d’opposition congolais Jean-Pierre Bemba a déclaré aujourd’hui que les incohérences de son témoignage qui avaient été soulignées par la défense découlaient « d’erreurs de traduction ».

La défense a interrogé aujourd’hui la victime au sujet des divergences existant entre les récits apportés devant le tribunal sur les viols, meurtres et pillages commis par les membres de la branche armée du groupe de M. Bemba et les déclarations enregistrées par les fonctionnaires de la Cour pénale internationale (CPI) en 2010.

Pulchérie Makiandakama, portant également le nom de victime a/0866/10, a débuté hier son témoignage au procès Bemba. Elle a relaté l’arrivée des troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) dans sa ville natale le mars 5, 2003. Les soldats congolais l’avaient emmené de force pour leur servir d’interprète alors qu’ils avançaient dans la ville puis l’avaient violé collectivement à proximité d’un camp militaire de la République centrafricaine (RCA).

Cependant, dans la déclaration de la victime enregistrée par les fonctionnaires de la CPI en avril 2010 et lue par l’avocat de la défense Peter Haynes devant la Cour cet après-midi, Mme Makiandakama ne fait aucune mention du viol et aurait déclaré avoir été emmenée dans une maison par les soldats congolais. Elle a également indiqué que, à l’extérieur de la maison, il y avait eu des échanges de tirs et qu’elle avait perdu connaissance lorsqu’une balle avait été tirée près d’elle.

« Je n’ai pas dit cela. Lorsqu’ils m’ont emmené, ils ne m’ont pas gardé dans la maison. J’ai perdu connaissance lorsqu’ils ont commencé à abuser de moi et à me violenter », a répondu Mme Makiandakama. Elle a ajouté que l’interprète n’avait pas compris correctement ses observations.

M. Haynes lui a ensuite demandé pourquoi elle n’avait mentionné aucun pillage ou meurtre dans cette même déclaration faite en 2010 aux fonctionnaires de la Cour. La victime a encore une fois attribué les divergences existant entre sa déclaration et son témoignage devant la Cour à des erreurs de traduction.

« Si j’avais pu m’exprimer en français, je suis sûre qu’elle [la fonctionnaire de la CPI] l’aurait consigné par écrit correctement », a-t-elle répondu. « Le problème, c’était que je ne comprenais pas la langue qu’elle parlait et qu’elle ne comprenait pas la langue la mienne ».

Hier, Mme Makiandakama a décrit les pillages et les meurtres qui auraient été perpétré par les combattants congolais dans une église, un hôpital, la mairie et les maisons de deux habitants.

Aujourd’hui également, M. Haynes a interrogé la victime sur les auteurs des crimes commis dans sa ville. Dans le témoignage de la victime, aucun soldat congolais n’était présent à Mongoumba avant le 5 mars 2003 et la première question que les troupes indisciplinées lui avaient posé était de leur montrer la frontière entre Mongoumba et la République démocratique du Congo (RDC). De plus, elle a déclaré qu’ils avaient menacé de la tuer car « elle les dénoncerait aux troupes loyalistes ».

Interrogée par M. Haynes pour savoir pourquoi une personne de la RDC lui aurait demandé de lui indiquer la frontière qu’ils venaient de traverser et pourquoi elle avait utilisé le terme « loyalistes » pour désigner les forces d’opposition, elle a répondu qu’elle ne savait pas pourquoi les soldats avaient utilisé ces « expressions ». Mongoumba est une ville portuaire située sur le fleuve Oubangui qui sépare le Congo de la RCA.

M. Bemba a nié exercer un commandement effectif sur son groupe armé mais n’était pas parvenu à punir ou contrôler ses troupes déchaînées qui étaient déployées dans le pays voisin en 2002 et 2003. Les troupes étaient présentes dans le pays pour aider les forces loyales au président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à écarter une tentative de coup d’état. M. Bemba a également affirmé que, une fois que ses troupes avaient pénétré dans le pays voisin, elles étaient passées sous le commandement des autorités centrafricaines. La défense de l’accusé soutient également que n’importe laquelle des autres forces armées en activité lors du conflit centrafricain de l’époque, notamment des citoyens tchadiens et libyens ainsi que des milices nationales et ethniques, pouvait avoir commis les crimes présumés.

La défense poursuivra l’interrogatoire Mme Makiandakama se poursuivra demain matin.

 

2 Commentaires
  1. mes frères congolais le théâtre continue.hier elle a déclarée autre chose et aujourd’hui une autre chose et pour dire que BEMBA est innocent.

  2. c’est du n’importe quoi!! des témoins qui confondent tout, oublient leurs anciens témoignages et mettent tout sur l’incompréhansion du français


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