Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) ont contesté le témoignage d’un témoin de la défense de Jean-Pierre Bemba qui a affirmé qu’il était impossible de déterminer l’identité des auteurs des atrocités commises lors du conflit armé centrafricain de 2002-2003 en ne se basant que sur la langue que ces derniers parlaient.

L’avocat de l’accusation Jean-Jacques Badibanga a cherché à établir à quel groupe armé pouvaient appartenir les soldats parlant lingala qui ont violé, tué et pillé si ce n’était pas la milice de l’accusé, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC).

L’expert en linguistique, le professeur Eyamba George Bokamba, a déclaré que, hormis en République démocratique du Congo, il existait de nombreux locuteurs de lingala en République du Congo, en Angola, au Gabon, au Sud-Soudan, au Rwanda et au Burundi. Il a également indiqué que certains citoyens centrafricains ainsi que des immigrants provenant du Congo parlaient lingala.

Les procureurs soutiennent que les troupes de M. Bemba ont commis des viols, des meurtres et des pillages lorsqu’elles étaient déployées en RCA. Les témoins des crimes ont déclaré que les auteurs des crimes étaient des membres de la milice de l’accusé, en se basant principalement sur la langue qu’ils parlaient, qu’ils ont identifié comme étant du lingala.

M. Badibanga a indiqué à l’expert que divers documents de la Cour montraient que les groupes armés en activité lors du conflit provenaient de Libye, de la RCA, du Tchad et du Congo, ce qui indiquerait que seules les forces congolaises parlaient lingala au sein de ces groupes.

« Je ne sais pas », a répondu le professeur, qui a ajouté que son analyse ne couvrait pas la composition des différentes forces en présence. « Je ne peux donc pas déclarer qu’il n’y avait que le MLC qui parlait lingala parmi les groupes. On peut aisément exclure la Libye et le Tchad de ces groupes car ils n’ont pas de soldats parlant lingala ».

L’expert a également indiqué que même s’il y avait eu des locuteurs de lingala au sein des forces armées centrafricaines, la langue locale, le sango, aurait été la langue « naturelle par défaut » de communication entre ces soldats et les civils.

Concernant l’éventualité que, pour une raison quelconque, les forces centrafricaines parlant lingala aient choisi de parler aux civils en lingala et non en sango, l’expert a indiqué, « Le choix de se dissimuler est tout à fait envisageable. Mais cela ne relève pas de mon domaine d’expertise ».

L’expert a déclaré qu’une force militaire pouvait utiliser une langue commune mais être constituée de soldats parlant différentes langues.

Il est apparu entretemps lors du contre-interrogatoire que la défense n’avait pas donné à l’expert les informations concernant la nationalité des différents groupes armés participant au conflit. Le professeur Bokamba a également indiqué qu’il n’avait pas examiné le témoignage apporté devant la Cour de témoins à charge qui avaient donné des précisions sur leur capacité à reconnaître les auteurs des crimes.

Ces témoins avaient affirmé que toutes les forces armées centrafricaines parlaient sango et que l’identification des soldats congolais en tant qu’auteurs des crimes, hormis le fait qu’ils parlaient lingala, était basée sur leur accent lorsqu’ils s’exprimaient en français ou prononçaient des mots en sango.

« Si ces informations vous avaient été transmises, cela vous aurait-il permis d’effectuer une analyse plus approfondie pour le rapport ? », a demandé M. Badibanga.

« Certainement, cela aurait été le cas », a répondu le professeur. Il a cependant réaffirmé que l’utilisation d’une langue spécifique n’était pas une preuve suffisante pour déterminer la nationalité d’un individu.

Les avocats représentant les victimes lors du procès devraient interroger l’expert demain matin.

 

5 Commentaires
  1. etumba eazali monene , mais.\, tokolonga.

  2. pourquoi votre site a toujours du mal et prends trop des temps a nous donnner la version resumée en francais par rapport a la version francaise ?

  3. par rapport a la version anglaise voulais je- dire

    • Cher Peter,

      Je vous remercie de votre question. Notre moniteur essai écrit les rapports quotidiens en anglais. Il faut quelques jours traducteurs de traduire chaque rapport, c’est pourquoi il ya un retard dans la publication de chaque rapport français.

      Nous nous excusons pour le désagrément mineur, mais espérons que vous continuerez à lire et à commenter les événements du procès Bemba.

      Cordialement,
      Taegin

  4. Je veux essayer de comprendre, Monsieur quelles sont jusque là les vraies accusations que la Cours interpelle à notre leader JP Bemba Gombo


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