Pour le quatrième jour de son témoignage, un ancien membre du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) a affirmé que Jean-Pierre Bemba, commandant en chef du groupe, ne possédait pas d’équipement radio dans sa résidence qui lui aurait permis de commander ses troupes stationnées sur le front.
Cet après-midi, l’avocat de l’accusation Jean-Jacques Badibanga a projeté des images vidéo qui montraient M. Bemba dans son salon, donnant vraisemblablement des ordres à ses troupes par le biais d’une radio. Une voix off, apparemment celle du producteur de la vidéo, affirmait qu’« il n’y avait aucun doute que M. Bemba était le responsable, entouré de radios ».
Reconnaissant l’arrière-plan de la vidéo comme celle de la résidence de M. Bemba, le ‘‘témoin D04-49’’ a déclaré que l’équipement radio avait été acheté pour les communications du MLC. Il a ajouté que, cependant, cet équipement était contrôlé par des opérateurs qui changeaient régulièrement les fréquences et codaient les communications pour éviter leur interception par les troupes ennemies.
« Pourquoi aurait-il eu un équipement à ses côtés ? Cela aurait pu avoir des effets défavorables sur nos opérations », a indiqué le témoin. « Je ne pense pas qu’il maîtrisait toutes les fréquences que les techniciens connaissaient ». Le témoin a ajouté que, bien que l’équipement radio ait pu être installé au domicile de M. Bemba à sa demande, il aurait été rapidement réinstallé dans le centre des opérations du MLC.
M. Bemba, un ancien vice-président de la République démocratique du Congo, est jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des charges découlant des crimes qui auraient été commis par ses troupes lors de leur déploiement en République centrafricaine (RCA) entre octobre 2002 et mars 2003.
Bien qu’il n’ait pas été physiquement présent en RCA lors du conflit, les procureurs soutiennent qu’il aurait conservé un commandement direct et effectif sur ses troupes depuis sa résidence située dans la ville congolaise de Gbadolite. Ils affirment de plus qu’il savait que ses troupes commettaient des meurtres, des viols et des pillages mais qu’il n’avait pris aucune mesure. Il a nié les accusations.
Aujourd’hui également, M. Badibanga a présenté de nombreux journaux de communication dont certains concernaient des communications qui se sont tenues entre M. Bemba et ses commandants du MLC sur le terrain demandant des équipements et des conseils d’ordre opérationnel. Certains de ces journaux semblaient montrer que M. Bemba donnait ses ordres directement aux commandants sur le terrain stationnés en RCA.
Après avoir lu ces journaux, le témoin a indiqué qu’ils ne constituaient pas une preuve probante du fait que M. Bemba donnait des ordres directs à ses commandants sur le terrain.
Le ‘‘témoin D04-49’’ poursuivra son témoignage demain matin.
Merci président