Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Un soldat, ayant appartenu aux troupes de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba qui sont accusées d’avoir commis des actes de violence sur les civils en République centrafricaine (RCA), a détaillé l’aide logistique fournie au contingent par l’armée de ce pays.

Témoignant pour le troisième jour au procès Bemba qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI), le témoin a déclaré que lorsqu’ils avaient rejoint le conflit, les autorités militaires locales leur avaient fourni divers moyens logistiques pour réaliser leur campagne contre les insurgés.

Le ‘‘témoin D04-13’’, qui témoignait via un lien vidéo avec des mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage, a indiqué que lors de leur arrivée en RCA, le commandant des troupes de M. Bemba s’était vu offrir une maison.

« Le commandant des forces armées centrafricaines avait donné une maison à Mustafa Mukiza pour qu’il s’y installe », a déclaré le témoin qui était interrogé par Assingambi Zarambaud, un avocat représentant les victimes participant au procès.

Selon le témoin, le général Mukiza, qui commandait les troupes de M. Bemba déployées dans le pays en conflit en 2002 et 2003, a refusé de vivre dans la maison redoutant qu’elle puisse être entourée de mines terrestres. Le général congolais a établit un camp sur un terrain de football tout proche.

Lors de l’interrogatoire mené par Marie-Edith Douzima-Lawson, un autre avocat des victimes, le ‘‘témoin D04-13’’ a affirmé que les troupes congolaises avaient reçu une indemnité de 20 000 francs centrafricains de la part des autorités centrafricaines ainsi que des rations de nourriture quotidiennes, notamment du riz, du poisson, de l’huile et des tomates. L’essentiel de la déposition du témoin a été entendue à huis clos.

Hier, le ‘‘témoin D04-13’’ a indiqué que, avant que les opérations sur le terrain ne débutent, les troupes congolaises avaient été fournies en équipements de communication dont des postes de radio Motorola. Les troupes avaient ensuite « fusionné » avec les forces locales et étaient passées sous le commandement du chef d’état-major de l’armée centrafricaine, André Mazzi. La police militaire centrafricaine avait été mandatée pour arrêter tout soldat, local ou étranger, qui désobéirait aux ordres.

M. Bemba est jugé devant une Cour basée à La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité découlant de son manquement présumé à contrôler ses troupes que les procureurs accusent d’avoir commis des actes de violence sur des civils lorsqu’elles étaient déployées lors du conflit en RCA. Il a nié les charges, soutenant que les soldats pillards n’appartenaient pas à son groupe et qu’il n’avait pas les moyens de commander des troupes déployées dans ce pays alors qu’il était demeuré au Congo.

La journée de demain marque la fin de la prolongation de deux semaines accordée aux avocats de la défense pour conclure la présentation de leur témoignage oral. Il est difficile de déterminer, toutefois, quand les deux témoins exceptionnels, le ‘‘témoin D04-14’’ et le ‘‘témoin D04-44’’, témoigneront.

Avant d’ajourner les audiences de cet après-midi, la juge présidente Sylvia Steiner a déclaré que la date de reprise des audiences serait annoncé en temps utile.

 


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