Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Vendredi, un témoin a déclaré aux juges du procès Bemba qu’elle espérait une indemnisation pour les sévices qu’elle avait subi, comme victime des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).

Le ‘‘témoin 81’’, qui a terminé sa déposition aujourd’hui, a déclaré lors du contre-interrogatoire que l’organisation non gouvernementale qui avait aidé les victimes de viol à remplir les formulaires de demande à participer au procès avait mentionné que les victimes pourraient obtenir une indemnisation.

L’organisation a été identifiée par le témoin comme étant l’OCODEFAD (Organisation pour la compassion et le développement des familles en détresse). Elle a été créée par Bernadette Sayo, un ministre du gouvernement actuel de la République centrafricaine (RCA).

« Après les atrocités dont nous avons été victimes, on nous a dit [lors de réunions à l’OCODEFAD] que, une fois que les auteurs seraient identifiés, ils devraient verser des indemnisations pour les actes de violence commis sur des individus », a-t-elle déclaré.

En réponse aux explications données par le témoin, l’avocat de la défense Peter Haynes a fait remarquer que les indemnisations fixées au cours de procès entendu par la Cour dépendaient de ce qu’une personne avait perdu et avait souffert. Le témoin a répondu qu’elle n’avait pas d’informations à ce sujet.

Le ‘‘témoin 81’’ a déclaré dans son témoignage qu’elle avait été violée par quatre soldats du MLC une semaine après avoir accouché. Elle a également indiqué que les soldats avaient volé des biens dans sa maison. Le témoin bénéficiait d’une déformation numérique du visage et de la voix et l’essentiel de son témoignage s’est déroulé à huis clos.

M. Haynes a déclaré que le témoin avait mentionné le nom des hommes qui l’avaient violé et lui a demandé si elle avait appris leur nom au cours du viol ou à une date ultérieure. Elle a répondu qu’elle les avait appris après, bien qu’elle ne pouvait se souvenir si c’était ou non le jour de l’agression.

Les victimes participant aux procès se déroulant devant la Cour pénale internationale (CPI) peuvent demander réparation sous forme d’indemnisation, de restitution ou de toute autre forme de réparation pour les dommages subis. Si un accusé n’est pas condamné, il ne peut y avoir de procédures de réparation à son encontre. Les indemnisations doivent être payées par la personne condamnée mais dans le cas où cette personne n’a pas de ressources financières, la Cour fait appel au Fonds de compensation des victimes pour allouer des indemnisations aux victimes.

Sept témoins ont jusqu’à présent témoigné au procès de Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo qui est jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour manquement à arrêter ou punir ses soldats alors qu’ils commettaient des saccages en RCA. Les crimes auraient été commis en 2002 et 2003.

Le procès reprendra lundi.


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