Jean-Pierre Bemba in court
qui est Jean-Pierre Bemba Gombo

Par Wakabi Wairagala

Aujourd’hui, un nouveau témoin à charge du procès de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba qui se déroule devant la Cour pénale internationale (CPI) a raconté comment des hommes armés appartenant à la milice de l’accusé avaient pillé des biens dans sa maison et dans celle de son voisin.

Elle a également décrit le meurtre d’une femme juste en dehors de son habitation. Le témoin a indiqué que cette femme semblait avoir perdu son chemin et que lorsqu’elle avait marché devant les soldats de M. Bemba, ils l’avaient interpellée. Le témoin a déclaré que la femme anonyme avait tenté de fuir et que les soldats l’avaient abattue.

Témoignant avec une déformation numérique de la voix et du visage, le ‘‘témoin 110’’ a indiqué que les soldats du groupe de M. Bemba, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), s’étaient installés près du mur d’enceinte de son voisin en octobre 2002 et y étaient restés jusqu’à la mi-février 2003.

Le témoin a indiqué, « Lorsqu’ils sont entrés dans la cour, ils ont volé des biens et les ont emmenés ». Les objets pillés dans la maison de son voisin avaient été chargés dans un véhicule militaire et emportés. Le témoin a déclaré que, alors qu’un groupe de soldats du MLC pillait la maison voisine, un autre pillait la maison du témoin.

« Combien de temps les Banyamulenge [soldats congolais] sont-ils restés dans votre maison ? », a demandé l’avocat de la défense Eric Iverson.

« Ils sont restés dans ma maison assez de temps pour tout voler, casser les fenêtres et commettre d’autres actes de violence », a répondu le témoin.

Le témoin, qui avait fui avec ses enfants lorsque le MLC était arrivé, a déclaré qu’elle était ensuite retournée dans sa maison et avait constaté « qu’ils avaient pris tout ce qu’ils avaient pu ».

Le ‘‘témoin 110’’ a témoigné que d’autres maisons de son quartier avaient été pillées également. Des cireurs de chaussures locaux vivant au Point Kilomètre 12 (ou PK 12), une banlieue de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), avaient fait des repérages en « désignant les maisons appartenant aux personnes importantes de la communauté afin que leurs maisons soient pillées ».

Les procureurs de la CPI accusent M. Bemba de manquement à arrêter ou punir ses troupes du MLC alors qu’elles violaient, tuaient et pillaient en RCA entre octobre 2002 et mars 2003. Bien que M. Bemba ait reconnu que les troupes du MLC s’étaient rendues à cette période dans le pays voisin, la RCA, pour aider le président de l’époque Ange-Félix Patassé à écarter une tentative de coup d’état, il a nié toutes les charges retenues à son encontre. Il a soutenu que, une fois que le MLC avait quitté le Congo, ses soldats n’étaient plus sous son contrôle mais sous celui de M. Patassé.

Demain matin, le ‘‘témoin 110’’ devrait être interrogé par les avocats qui représentent les victimes participant au procès.


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