D’après le témoignage entendu aujourd’hui, le leader du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) Jean-Pierre Bemba avait un centre de communication installé à l’extérieur de sa résidence qu’il utilisait pour communiquer avec ses commandants.
Le ‘‘témoin 33’’, un ancien membre du groupe de M. Bemba qui a été contre-interrogé pour la deuxième journée, a déclaré que le centre avait été installé juste à l’extérieur de la résidence officielle de l’accusé.
Témoignant avec une déformation numérique de la voix et du visage, il a indiqué que, pendant la période 2002-2003, ce centre était dirigé par un officier militaire répondant au nom de code ‘‘Lim Lim’’.
« Pourrait-il s’agir de Lengbe ? », a demandé l’avocat de la défense Peter Haynes, faisant référence à l’officier qui commandait le centre.
« Oui, en effet », a répondu le témoin.
Selon les témoignages de certains témoins précédents, le colonel Lengbe était un officier de l’armée centrafricaine qui commandait une partie des troupes du MLC déployées en République centrafricaine (RCA) lorsqu’elles combattaient aux côtés des forces loyales au président en exercice Ange-Félix Patassé. À l’époque, M. Patassé était confronté à une insurrection armée dirigée par son chef d’état major révoqué François Bozizé et avait demandé le soutien des forces de .M. Bemba.
La suite de l’interrogatoire du ‘‘témoin 33’ a été menée à huis clos. Il n’a donc pas été possible de déterminer comment un citoyen centrafricain avait pu atteindre le centre de commandement évoqué par le témoin qui aurait été situé en République démocratique du Congo.
Le témoignage du ‘’témoin 33’’ a semblé renforcer la déposition des témoins à charge précédents qui avaient déclaré le mois dernier que M. Bemba avait eu des contacts réguliers avec ses principaux commandants basés en RCA. Par rapport à l’ensemble des arguments de l’accusation, le témoignage d’aujourd’hui a semblé reposer sur l’affirmation selon laquelle M. Bemba avait connaissance des activités quotidiennes de ses hommes lors de leur campagne armée, notamment les atrocités que ses troupes auraient commises, et qu’il avait les moyens de mettre un terme aux brutalités mais qu’il avait préféré ne rien faire.
M. Bemba, un citoyen congolais, est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) et de deux chefs de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye. Il a nié les accusations.
La défense poursuivra le contre-interrogatoire du ‘‘témoin 33’’ demain matin.